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Tous ces drapeaux aux meetings, c'était joli.

Aïe ! Coup dur à l'UMP… Les comptes de la campagne de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012 ont été définitivement rejetés par le Conseil Constitutionnel ce jeudi.

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Sale période pour les jeunes de l'UMP.

Pour quelle raison ?

Parce que le budget de cette campagne (22 509 000 euros autorisés pour les candidats présents au second tour) a été dépassé de 466 118 euros, soit 2,1 % du plafond autorisé, selon les chiffres retenus par le Conseil Constitutionnel.

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"Si on avait fabriqué moins de briquets, on n'en serait peut-être pas là."

Quelle conséquence ?

L'UMP ne recevra pas de l'Etat les 10 691 775 euros (47,5% des frais engagés) auxquels elle aurait eu droit si elle avait respecté les règles. Pour être précis dans les comptes, précisons que Nicolas Sarkozy (enfin… l'UMP) doit également rembourser 153 000 euros perçus en qualité d'avance forfaitaire et doit verser 363 615 euros au Trésor Public, somme correspondant au dépassement du plafond légal.

Un coup dur pour le grand parti de l'aile droite de l'échiquier politique qui était déjà dans le rouge comme l'explique cet article du Monde daté du 10 mai dernier.

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"Je rappelle aux camarades qui seraient en retard sur leur cotisation…"

L'UMP va-t-elle disparaitre ?

Non. Pas tout de suite en tous cas. Mais le parti est tout de même endetté à hauteur de 54,6 millions d'euros selon sa trésorière, Catherine Vautrin. Celle-ci invite d'ailleurs les 315 000 adhérents du parti à donner chacun 35 euros pour couvrir les 10,6 millions imputables à la décision du Conseil Constitutionnel, qui doivent être réglés avant le 31 juillet.

Mais l'UMP a encore des ressources. Depuis décembre 2011, le parti est propriétaire de son siège. L'affaire a coûté 40 millions (20 pour l'achat et 20 pour les travaux), financés par un emprunt de 32 millions d'euros à rembourser sur 13,5 ans, et évidemment inclu dans la dette. La décision divise au sein du parti, mais il s'agit tout de même d'un actif qui pourrait être vendu le cas échéant.

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Les travaux ont coûté 20 millions. Mais la déco est jolie.

Si l'UMP disparait, est-ce un danger pour la démocratie ?

Si l'UMP devait disparaitre après une bancroute, ce serait évidemment un coup dur pour la droite. Mais ce ne serait évidemment pas un danger pour la démocratie. D'abord parce que, telle le phénix, elle renaîtrait de ses cendres : l'un de ses mouvements associés pourrait devenir le fer-de-lance de la droite française. Le Mouvement Démocrate de François Bayrou pourrait peut-être même s'emparer de la place à prendre. Mais la probabilité la plus forte reste qu'un nouveau parti verrait le jour, repartant de zéro ou presque, avec tous les ténors de l'UMP actuelle. Le budget serait serré pour les campagnes présidentielle et législative de 2017, mais ce parti serait sans doute celui qui rassemblerait les Français de droite dans leur grande majorité. Evidemment, la plus grosse des catastrophes dans ce cas serait de réunir moins d'électeurs que le Front National de Marine Le Pen qui propulserait alors le parti d'extrême droite en tête de l'opposition.

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"Ce début de mois de juillet me donne la pêche !"

Alors ? Faut-il donner de l'argent à l'UMP ?

Faut-il répondre à la souscription nationale lancée par Jean-François Copé ? Chacun répondra en son âme et conscience.

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Il paraît que l'amour rend aveugle.

Ma réponse est non.

D'abord, basiquement, parce que ce serait donner les moyens de diriger un pays en difficulté économico-financière à des gens qui se sont montrés incapables de tenir le simple budget d'un parti politique. L'UMP a la culture du découvert. Alors comment ses dirigeants peuvent-ils prétendre remettre la France à l'équilibre ?

Ensuite parce que, concrètement, ce sera surtout l'Etat qui paiera, comme l'explique cet article du Figaro, que l'on ne peut soupçonner de vouloir nuire à l'UMP… D'après ses calculs, par le jeu des réductions d'impôts pour les particuliers donateurs, si l'UMP réussit à récolter ses 11 millions d'euros, il en coûtera à l'Etat 7,26 millions de cadeaux fiscaux.

Par ailleurs, les dirigeants de l'UMP sont nombreux à s'offusquer que les comptes de campagne aient été rejetés pour "seulement" 2,1% de dépassement. Mais un seuil est un seuil, une limite est une limite, et ils le savent bien. Que m'arrive-t-il quand je dépasse de quelques minutes ou quelques heures la date limite pour déclarer mes revenus ? Je paye une majoration de 10%, et c'est non négociable (foi de retardataire régulier). C'est normal, c'est la règle. En matière d'impôts sur le revenu, certains passent à la tranche d'imposition supérieure pour quelques euros. C'est con, mais c'est normal : c'est la règle. Alors 2,1%, ce n'est pas grand chose, mais c'est au-dessus. C'est la règle.