Ce que (presque) tout le monde pense tout bas
1802. Bouh ! Le méchant adversaire ! Il a traité notre président ! L'UMP s'est soudainement transformée en bande de vieux effarouchés en commentant à tout-va les mots prêtés à François Hollande par Le Parisien. Ceux qui défendaient les termes du Président ("il parle comme les Français") quand il voulait "nettoyer au Kärcher" ou lorsqu'il suggérait à un visiteur du salon de l'agriculture de dégager le chemin avec un "Casse-toi pauv'con" sont donc choqués aujourd'hui. Sur le ton de l'humour, Hollande a parlé de Sarkozy comme d'un "sale mec". Imaginez l'affront. Le type veut être président et il n'est même pas foutu de balancer une vraie insulte. "Pauv'con", au moins, ça avait de la gueule. Et ça nous sert de mètre-étalon aujourdhui pour ce qui est de la "hauteur" que Nicolas a prise depuis qu'il est en fonction.
Sérieusement : les gens qui pensent que Nicolas Sarkozy n'est pas un sale mec font office de résistants aujourd'hui. A droite comme à gauche, ils sont nombreux à penser que ce qualificatif est assez juste. Nicolas Sarkozy, le candidat des promesses intenables ("il n'y aura plus de SDF en France en 2012"), le vainqueur du Fouquets et du yacht de Bolloré, le copain de Liliane Bettencourt, la dame qui donnait des enveloppes, le bras droit de Balladur version 95, qui se retrouvera tôt ou tard dans l'affaire Karachi mouillé du sang des victimes, est un sale mec. François Hollande n'a fait qu'enfoncer une porte ouverte, et dire tout haut sur le ton de la vanne ce que (presque) tout le monde pense tout bas, très sérieusement.
Joël Minois 06/01/2012 20:02